• Camus [il/lui]@lemmy.ca
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    2 months ago

    “Au sens strict”, “en soi”… C’est oublier que les effets d’une bonne loi homophobe dépassent toujours le motif prétendu dans sa rédaction, comme l’histoire s’échine à nous le rappeler. C’est encore Robert Badinter qui en parle le mieux, dans le long entretien qu’il avait accordé à têtu· fin 2021. “Le vieux délit d’homosexualité ressuscité par le régime de Vichy”, relevait celui qui en avait défendu des victimes, “était utilisé non pas tant pour poursuivre les homosexuels directement, 150 poursuites par an [dans les années 1980, ndlr], qu’à d’autres fins”. D’abord, rappelait-il, ce délit permettait à des bandes crapuleuses de piéger des hommes gays pour les soumettre à un chantage. L’autre conséquence de cette loi, soulignait l’ancien garde des Sceaux, “c’était le fait d’hétéros qui pratiquaient en bandes la chasse à l’homo, et en particulier la police française”. À son tour, celle-ci pouvait allègrement piéger des homos sur des lieux de drague ou pratiquer des descentes dans des lieux clandestins, arrêtant les clients sans nécessairement se préoccuper de l’âge de leurs partenaires.

    Au titre de la loi du 6 août 1942, sur la base des archives de la police et de la justice, le socio-historien Régis Schlagdenhauffen évalue à 10.000 le nombre d’hommes “qui ont été inquiétés, arrêtés, condamnés à raison de leur orientation sexuelle”

    https://tetu.com/2024/02/13/histoire-gay-lgbt-depenalisation-homosexualite-france-1791-ou-1982/